Haut de page

La Vélo Francette

Dans la Suisse Normande

Mardi 5 juillet 2022 : Caen - Ouistreham (30 km)
Avant de nous élancer pour notre périple cyclopédique annuel, la Vélo Francette, il nous faut d'abord rallier Ouistreham, notre point de départ. Pour cela, il nous faut prendre trois trains dont le premier, de Challans à Nantes, a vingt minutes de retard à l'arrivée. Nous avons juste le temps de changer de quai pour sauter dans celui à destination de Tours. Pas de retard cette fois, juste un quart d'heure de battement pour monter dans le train à destination de Caen où nous arrivons peu après quatorze heures.
Sacoches fixées sur les porte-bagages, nous enfourchons nos montures peu après, tâtonnant un peu pour trouver le parcours de la Vélo Francette en raison de travaux dans le centre-ville de Caen. Direction plein nord le long du canal de l'Orne. Le soleil chauffe l'atmosphère mais le vent soufflant en pleine face est plutôt frais.
À Hérouville-Saint-Clair, nous faisons un détour par le Petit Lourdes, une belle église juchée sur un promontoire rocheux au-dessus d'une grotte.
Plus loin, c'est Pegasus Bridge, haut-lieu du Débarquement qui nous incite à une nouvelle halte, culturelle et non plus spirituelle. Pegasus bridge
Pegasus bridge
Ouistreham est rapidement atteint par son port d'embarquement des ferries partant pour l'Angleterre. Il est encore assez tôt, nous décidons de poursuivre vers l'ouest, le long du front de mer. Très vite, de belles demeures anglo-normandes se dressent face à la Manche. À Lion-sur-mer, nous faisons demi-tour pour gagner notre logement, une chambre toute équipée dénichée sur AirBnB, en plein centre de Ouistreham.
Mercredi 6 juillet 2022 : Ouistreham - Rouvrou (84 km)
Nous laissons la chambre vers neuf heures pour rejoindre l'esplanade Alexandre Lofi sur le bord de mer, la Manche face à nous. C'est le point de départ officiel de la Vélo Francette qui se dirige plein sud vers Caen par la piste empruntée la veille. À Bénouville, Nathalie suggère que nous passions sur Pegasus Bridge afin d'aller voir le cimetière britannique de Ranville. C'est une bonne idée, nous sommes en plein coeur du théâtre du Débarquement du 6 juin 1944 et c'est l'occasion d'ajouter un volet culturel à notre périple.
De retour sur la piste cyclable du canal de l'Orne, nous quittons rapidement Caen en longeant l'hippodrome pour gagner une autre voie verte, celle de la Suisse Normande. Ne présentant aucune difficulté, elle s'avère très agréable, verdoyante, longeant une ancienne voie ferrée. L'Orne semble parfois jouer à cache-cache avec le parcours qui l'enjambe à plusieurs reprises sur de vieux ponts.
Le barrage du Grand Moulin à May-sur-Orne est l'occasion de faire une petite pause. Le chevalement d'une ancienne mine de fer se dresse à deux pas, envahi par la végétation. Chose que j'ignorais, cette région a recelé plusieurs de ces mines par le passé. Nous allons en voir plusieurs vestiges dans la journée.
Château de Thury-Harcourt
Château de Thury-Harcourt
À Thury-Harcourt, nouvelle incartade sur le parcours prévu : nous montons au village pour voir les ruines du château du XVIIème siècle, détruit par l'occupant allemand en août 1944. C'est également l'occasion de se ravitailler à la boulangerie avant d'aller manger à la base de kayak au bord de l'Orne.
Dans l'après-midi, un détour par Clécy permet de jeter un coup d'oeil sur ce joli village avec les falaises des Rochers de la Houle en arrière-plan. Le paysage est plus vallonné, toujours aussi plaisant. Le soleil brille, la chaleur est supportable grâce à ce vent qui souffle souvent dans notre dos. Rouler ici est un réel plaisir de cycliste, assurément l'un des coups de coeur de ce voyage. Vue depuis le viaduc de la Lande
Vue depuis le viaduc de la Lande

Juste avant que la piste cyclable ne laisse la place à la route, nous faisons une halte sur le viaduc de la Lande. Outre la belle vue sur l'Orne, nous admirons le courage de jeunes enfants en centre aéré qui, parfaitement encadrés par leurs moniteurs, descendent en rappel du pont.
Par la suite arrivent les côtes. Montées et descentes s'enchaînent avec plaisir jusqu'à Pont-d'Ouilly. Là, deux alternatives pour la Vélo Francette : à l'ouest par Condé-en-Normandie, ou à l'est par la Roche d'Oëtre, les deux tracés se rejoignant du côté de Flers. Nous avons opté pour la voie de l'est où nous avions réservé une "tente cyclo" au camping de la Rouvre, en pleine nature en contre-bas du village de Rouvrou. L'accueil est parfait, l'emplacement rêvé, on devrait être bien ici.
Jeudi 7 juillet 2022 : Rouvrou - Ambrières-les-Vallées (79 km)
La nuit fut fraîche mais nous avons bien dormi, au calme de cet écrin de nature. Nous quittons le camping avant neuf heures pour une journée contrastée.
Dès les premiers tours de roue, nous affrontons des côtes. La pente est modérée, entre 4 et 7%, la route sinueuse se faufile entre les arbres. Bien vite, nous atteignons la Roche d'Oëtre, une falaise dominant la vallée de la Rouvre du haut de ses 118 mètres. Le ciel, bleu à notre réveil, se couvre rapidement et la température peine à dépasser les 18°C. Le paysage est très plaisant, vallonné. Cette Suisse Normande est un vrai paradis pour les cyclistes. La roche d'Oëtre
La roche d'Oëtre

Les hameaux aux belles maisons de pierre se succèdent au gré des montées et descentes avant d'atteindre le joli village de La Carneille. Encore quelques kilomètres et nous laissons derrière nous la Suisse Normande.
Après un rapide détour à Flers pour nous ravitailler, nous filons sur la voie verte en direction de Domfront. Rectiligne, le ruban cendré file sous un couvert végétal qui rafraîchit l'atmosphère. Bâtie sur une ancienne voie ferrée, elle laisse découvrir quelques vestiges de mines de fer. Les forges de la Varenne en sont un bon exemple. En pleine réhabilitation, les différents bâtiments qui la composent sont des témoignages intéressants et nécessaires de cette période de l'exploitation minière.
Cette partie du parcours dégage une certaine monotonie. Les grandes lignes droites, le paysage peu varié, tout cela contraste énormément avec ce que nous avons traversé ce matin. En arrivant à Domfront
En arrivant à Domfront
La jolie cité perchée de Domfront offre un point d'intérêt bienvenu. Les ruines du château, les rues médiévales, l'étonnante église de style néo-byzantin, tout ceci fait de cette petite ville un détour nécessaire sur le tracé de la Vélo Francette... ou celui de la Véloscénie reliant Paris au Mont-Saint-Michel, car les deux grands parcours cyclables se croisent ici.
Le pique-nique avalé sur une aire au pied de la ville, nous poursuivons sur cette piste jusqu'à Céaucé. Une succession de petites routes peu fréquentées nous mène à une nouvelle voie verte bâtie, là encore, sur une ancienne voie ferrée. Nous voici en Mayenne.
Ambrières-les-Vallées est rapidement atteinte. Nous avons un peu de mal à localiser notre logement réservé sur AirBnB du fait du changement de numérotation dans la rue. Il n'y a de toute façon personne pour nous accueillir et nous montons donc dans le centre-bourg pour le ravitaillement. Nous sommes prêts à réserver un autre logement, par exemple à l'hôtel au bout de la rue, quand notre hôte arrive enfin.
Ce soir, nous dînons au restaurant "Le gué de Gênes".
500pxFlickrInstagramTwitterRSSContact

©2006-2024, Stéphane Bon