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Islande

Hekla et Landmannalaugar

Mardi 15 juillet 2014
L'éclaircie d'hier soir sur le volcan Hekla est sans lendemain. Ce matin, à notre réveil, la montagne est de nouveau noyée dans les nuages, mais nous décidons quand même d'en entreprendre l'ascension. Le mini-bus nous mène à environ 500 mètres d'altitude dans un paysage désertique de lave noire et nous commençons à marcher peu après 9 heures. Au départ de l'ascension du volcan Hekla
Au départ de l'ascension du volcan Hekla
Le sentier est bien visible, marqué par des bâtons de bois peints en blanc et rouge plantés à intervalles réguliers.
À mesure que nous nous élevons, nous commençons à avoir une jolie vue panoramique. Au loin, nous distinguons le serpent formé par la rivière Thjorsa barrée par plusieurs barrages alimentant des centrales électriques. Nous traversons quelques névés puis une coulée de lave datant d'une éruption du début des années 1970. La roche, rouge et noire, étonnamment légère, est constellée de petits trous, vestiges des bulles de gaz, ce qui la rend très friable sous la semelle de nos chaussures. Cratères de Raudkembingar vus depuis le sentier sur l'Hekla
Cratères de Raudkembingar vus depuis le sentier sur l'Hekla
Nous profitons des dernières vagues lueurs sur les paysages volcaniques environnants avant de nous enfoncer dans la brume. Autour de nous, tout est en noir et blanc, hormis quelques taches rouges sombres émaillant certains rochers. Le vent souffle plus fort maintenant, la température baisse, nous endurons nos gants et nos bonnets, mais l'ascension se fait sans difficulté particulière. Un replat nous laisse à penser que nous avons atteint le but de notre randonnée, mais le sommet proprement dit de l'Hekla se trouve à un kilomètre de là, une centaine de mètres plus haut. À 1495 mètres d'altitude, il est marqué d'une petite station de surveillance sismique. Ce volcan est là des plus actifs d'Islande et, lors de notre pique-nique pris non loin de là, à l'abri du vent, le sol paraît effectivement tiède, en tout cas plus chaud que l'air humide ambiant.
Nous entamons la descente sous la pluie et la neige, toujours entourés par le brouillard. Nous nous trompons rapidement de chemin, ce qui nous permet de tomber sur un couple de jeunes polonais égarés dans cette purée de pois. Nos deux guides leur demandent de se joindre à nous après avoir sorti leurs GPS pour nous remettre sur le bon sentier à quelques dizaines de mètres à peine.
Après cinq heures de randonnée, nous retrouvons le mini-bus pour y prendre une collation, puis nous prenons la piste pour le Landmannalaugar dans des paysages splendides dont la beauté est à peine altérée par le temps pourri : il pleut maintenant à verse. Des collines de cendres volcaniques noires abritent dans leurs replis de la neige tandis que des mousses d'un vert vif, presque surnaturel, en parsèment les sommets arrondis. Plusieurs gués coupent la route mais ce n'est pas un problème pour le mini-bus qui les franchit gaillardement. Un des gros 4x4 typiquement islandais
Un des gros 4x4 typiquement islandais
Au bout de la piste, après avoir franchi un dernier gué plus large, notre camping se dévoile enfin à nous dans un paysage tout simplement grandiose. Nous voilà arrivés au Landmannalaugar...
Mais le temps n'est pas à la contemplation. Il nous faut monter nos tentes dans cet environnement âpre au sol de roche et de terre rendue boueuse par la pluie. Tant bien que mal, nous parvenons à nous installer et le moment est venu de dire au revoir à Valti qui nous quitte avec le mini-bus pour retourner vers la capitale islandaise.
Mercredi 16 juillet 2014
Le temps étant une nouvelle fois couvert, l'ascension prévue aujourd'hui est annulée. À la place, nous partons à la découverte des alentours en longeant d'abord la piste sur cinq cents mètres, puis, après une ancienne coulée volcanique, nous empruntons un sentier montant sur la gauche au milieu de blocs de lave solidifiée, un lieu nommé Namshraun. Nous prenons rapidement de l'altitude pour bénéficier d'une jolie vue sur le Landmannalaugar et le lac Frostastadavatn dont le nom signifie littéralement "lac de l'endroit froid". Lac Frostastadavatn
Lac Frostastadavatn
Nos pas nous guident alors le long de la crête pour rattraper la piste que nous traversons pour gravir le joli petit cône volcanique du Stutur. Un rapide tour de la caldeira et nous voilà repartis en direction du lac Ljotipollur (le "lac froid"). Celui-ci se trouve au fond d'un vaste cratère aux parois de roche rouge sombre et offre un joli panorama. Lac Ljotipollur
Lac Ljotipollur
Nous redescendons en direction du camping en faisant une halte en cours de chemin pour pique-niquer. Alors que nous repartons, le temps se couvre en direction du camp. Par moment, un rayon de soleil vient apporter une somptueuse lumière formant de jolis contrastes avec le ciel chargé, tout particulièrement sur le Nordurnamur. Lumières sur le Nordurnamur
Lumières sur le Nordurnamur
Nous évitons la pluie et, après une pause d'une demi-heure à notre camp, six d'entre nous repartent avec Samuel pour une promenade du côté de la vallée creusée par la rivière. Une étonnante falaise de roche et de sable vert, ce qui prouve une fois encore que l'Islande est vraiment un pays à part, nous traversons à gué le petit torrent tandis qu'une belle lumière met en valeur un paysage saisissant où se mêlent l'ocre, le vert, le noir de la roche et le blanc de la neige. Un peu plus loin, nous nous élançons sur un mamelon de terre jaune le long d'un sentier balisé par des bâtons à la tête bleue. De là-haut, la vue panoramique sur le Landmannalaugar est d'autant plus éblouissante que du ciel bleu et du soleil font leur apparition ! Les couleurs du Landmannalaugar
Les couleurs du Landmannalaugar
De retour au camp, nous nous glissons dans nos maillots de bains, direction les sources d'eau chaude à deux cents mètres de là. L'endroit est étonnant. Un bassin naturel est alimenté par un petit ruisseau d'eau bouillante dévalant la montagne où il prend sa source. Là où il se jette dans le bassin, il est tout simplement impossible de se tenir tant la température de l'eau est élevée, mais à mesure qu'on s'en éloigne, cela devient rapidement très agréable. Une bonne façon de se réchauffer et de se détendre !
Jeudi 17 juillet 2014
Une fois de plus, le ciel dégagé d'hier après-midi a laissé place à ce temps couvert qui nous accompagne depuis le début du voyage.
Après avoir plié les tentes, nous partons pour une randonnée qui nous mène d'abord sur la "montagne bleue" dont le pied est constitué d'une étonnante roche de couleur... verte. Le sentier court sur une arête avant d'atteindre un premier sommet puis il se poursuit en grimpant jusqu'au sommet principal à environ 940 mètres d'altitude. De là-haut, la vue est d'autant plus époustouflante qu'un rayon de soleil vient éclairer les flancs rocheux ocre, rose, rouge et noir, constellés de plaques de neige. Toute la beauté du Landmannalaugar s'offre ainsi à nos yeux. L'extraordinaire beauté du Landmannalaugar
L'extraordinaire beauté du Landmannalaugar
Nous entamons une descente assez rude avant de traverser une rivière à gué, puis nous remontons jusqu'à une source d'eau chaude, un solfatare fumant à l'odeur d'oeuf pourri. C'est de là qu'est issu le petit ruisseau dévalant la pente jusqu'à l'espace de baignade à proximité du camping.
Nous lançons alors à l'ascension de la "montagne rouge" aux somptueuses couleurs ocre et... rouge (quand même !). La lumière est moins belle, les nuages ont à nouveau gagné la partie, mais les lieux n'en restent pas moins extraordinaires. Décidément, ce coin d'Islande est mon gros coup de coeur ! Brennisteinsalda (855 m)
Brennisteinsalda (855 m)
Nous mangeons en vitesse avant de rejoindre le camping où certains vont se baigner une dernière fois au bassin d'eau chaude tandis qu'à trois nous partons nous balader vers la "gorge verte", histoire de profiter jusqu'au bout de ces paysages magnifiques. De retour au camp, nous chargeons nos affaires dans un bus de ligne surélevé aux pneus rappelant ceux d'un 4x4. Partant à 15h30, celui-ci doit nous mener à prochain point de chute, le camping de Skaftafell. Le bus emprunte en fait une piste traversée par plusieurs rivières qu'il faut franchir à gué. Le paysage aux alentours est somptueux (je sais, j'abuse un peu des superlatifs, mais c'est bel et bien ce que j'ai ressenti), sauvage, désertique. De la roche volcanique aux teintes noires, rouges et jaunes, couvertes de mousses d'un vert presque phosphorescent, et de la neige nichée au creux des plis des collines.
Nous faisons une première pause d'une heure à Eldja, la Faille de Feu, une fissure dans la croûte terrestre datant d'une éruption ayant eu lieu en 955. J'imagine la lave jaillir tout le long de cette déchirure... Le spectacle devait être dantesque mais il n'y avait certainement personne pour le voir à cette époque-là. Une courte promenade, sous la pluie, nous mène à la cascade d'Ófærufoss. Jadis, l'eau passait sous une arche de lave solidifiée qui s'est écroulée il y a quelques années. Cascade d'Ófærufoss
Cascade d'Ófærufoss
De retour au bus, nous reprenons la piste puis, enfin, la route principale faisant le tour de l'île. Nous nous engageons plein est. Le paysage est vert, cultivé et des paysans fauchent l'herbe destinée aux moutons. Peu après, nous traversons un vaste champ de lave qui a dévalé la pente jusqu'à l'océan. Après une nouvelle halte, courte cette fois, à une station-service, nous longeons des falaises basaltiques sur notre gauche tandis qu'à droite c'est une vaste plaine désertique courant jusqu'à l'océan. Bientôt, le paysage change complétement : une étendue de sable noir, plaine d'inondation sillonnée de nombreux cours d'eau glaciaires. De fait, un peu plus haut, nous apercevons les premières langues du Vatnajokull, le plus grand glacier européen qui recouvre une bonne partie de l'intérieur de l'Islande.
La pluie se remet à tomber pour notre arrivée au camping de Skaftafell. Le bus poursuit sa route vers l'est après avoir déposé nos affaires. Il est maintenant temps de monter les tentes, en profitant d'une courte accalmie, et nous achevons cette journée par un repas pris sous la tente-mess peu après 22 heures.

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