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Islande

La péninsule de Snæfellsnes

Mercredi 9 juillet 2014
Après un vol d'un peu moins de 3h30 au départ de Paris avec la compagnie WOW, nous atterrissons à Keflavik. Le temps est le même que dans la capitale française : gris, couvert, brumeux, mais le vent souffle plus fort et la température atteint péniblement 11°C. Bienvenue en Islande !
Notre guest-house est située en périphérie de Reykjavik, mais trop loin du centre pour s'y rendre à pied. Le propriétaire des lieux nous y mène en voiture et nous visitons la capitale islandaise, chacun dans son coin. Nous n'avons pas encore eu le temps de vraiment faire connaissance des six autres personnes composant notre groupe de randonneurs. Nathalie et moi nous promenons du port de pêche où se trouvent quelques baleiniers, à l'opéra Harpa, superbe construction moderne évoquant les orgues basaltiques nombreux dans cette contrée volcanique, passant par la célèbre sculpture du drakkar viking, Sólfarið, et terminant par un saut à la cathédrale avec ses airs de navette spatiale sur son pas de tir. Détail de la verrière de la salle de concert Harpa
Détail de la verrière de la salle de concert Harpa
Nous dînons dans un restaurant du centre-ville où nous retrouvons trois personnes du groupe pour nous régaler d'une fabuleuse soupe de poisson.
Jeudi 10 juillet 2014
Ce matin, nous faisons la connaissance de Samuel, notre guide. Suisse, il s'est installé en Islande depuis sept ans, ayant appris la langue des vikings. Il est secondé par Valti, le chauffeur de notre mini-bus équipé d'une remorque pour trimballer nos bagages.
Nous prenons la route à 09h00 sous un ciel bas et gris, direction le nord. Passé Reykjavik, des champs de lave nous entourent. Par endroit poussent des lupins et d'autres fleurs colorées. La route longe la côte occidentale du pays puis s'enfonce dans le tunnel permettant de franchir la Baie de la Baleine pour rejoindre la péninsule d'Akranes.
Notre randonnée du jour devait nous mener au sommet du Skardheidi mais elle est annulée en raison des conditions climatiques : au-delà de 400 mètres d'altitude, c'est la purée de pois. Qu'à cela ne tienne, nous entamons l'ascension d'un autre sommet face à Borgarnes, un gros bourg situé dans un delta. Le sentier est bien marqué. Des plaques d'herbe bien verte tranchent sur le noir de la roche volcanique. Le vent souffle fort, très fort, emportant même la housse de pluie du sac à dos de Nathalie ! Décidément, le séjour ne commence pas dans les meilleures conditions... Des gouttes de pluie tombent par moment, il ne fait pas très chaud.
La partie nord de la montagne est constituée de falaises friables qui dominent la langue de mer au bord de laquelle se niche Borgarnes. Nous arrêtons l'ascension à 450 mètres d'altitude environ, juste avant de rentrer dans les nuages, sans avoir atteint le sommet, et redescendons au mini-bus par le même sentier.
Nous reprenons la route en direction de la péninsule de Snæfellsnes en nous arrêtant à Eldborg pour faire une courte promenade jusqu'au cratère de ce volcan éteint culminant à 112 mètres.
La pluie se met à tomber plus franchement et un nouvel arrêt un peu plus loin nous permet d'apercevoir quelques phoques, ou plus exactement leurs têtes dodues qui émergent des flots à plusieurs dizaines de mètres du rivage.
Notre gîte est situé à quelques centaines de mètres de là. C'est une grande maison au toit végétalisé, disposant de quatre chambres, une cuisine et un spa extérieur. On est censé avoir une jolie vue sur le volcan du Snæfellsjökull, mais nous ne le devinons même pas en raison du mauvais temps. Qui sait, peut-être que demain...
Vendredi 11 juillet 2014
À notre réveil, le ciel est toujours aussi bas et chargé. Nous quittons le gîte sur les coups de 09h00 et notre première halte a lieu à Budir où se dresse une église en bois noir au pied d'une coulée de lave de la même couleur sombre. Nous nous promenons là, sans réel but précis, juste pour profiter des lieux. La plage est toute proche, battue par les flots de l'Atlantique nord.
Nous reprenons la route dans notre mini-bus jusqu'à Arnarstapi, un village de pêcheurs au pied du volcan Snæfellsjökull toujours perdu dans les nuages. De là, nous empruntons un sentier côtier au-dessus des falaises de basalte où nichent de très nombreux oiseaux. Malgré le mauvais temps, cela fait du bien d'être là. Nous aboutissons à Hellnar où nous pique-niquons près de l'église, plus ou moins à l'abri du vent. Heurtoir de l'église d'Hellnar
Heurtoir de l'église d'Hellnar
Alors que nous montons dans le mini-bus, la pluie se met à tomber et ne nous quittera plus. Les essuie-glaces battent en rythme sur le parebrise. Malgré cela, nous nous arrêtons une nouvelle fois à Djúpalónssandur, une belle plage de sable noir parsemée des restes méconnaissables et rouillés d'un chalutier échoué là en 1948. Plus loin, nous faisons une halte supplémentaire pour visiter l'écomusée de Hellisandur. Quelques habitations typiques en tourbe y ont été reconstituées et l'on se dit que les conditions de vie des pêcheurs étaient vraiment rudes à l'époque, dans le froid et l'humidité. Reconstitution d'une maison en tourbe (musée d'Hellissandur)
Reconstitution d'une maison en tourbe (musée d'Hellissandur)
Nous ne pourrons pas faire les autres visites au programme de la journée en raison de la pluie qui redouble, aussi regagnons-nous le gîte en empruntant la route entre Olafsvik et Budir.
Samedi 12 juillet 2014
Aujourd'hui, nous partons pour une grande journée de randonnée ayant pour but l'ascension du Ljósufjöll. Je suis heureux de constater que le temps s'est amélioré, même s'il reste relativement nuageux. Notre mini-bus nous mène près de Savarfholl où nous débutons notre grimpette à proximité d'une ferme. Nous marchons hors sentier, traversant d'abord des zones semi-marécageuses parsemées de linaigrettes et de plants de myrtilles avant que, l'altitude s'élevant, il ne reste plus que des mousses moelleuses sous nos pieds. En passant par un éboulis très glissant, nous nous faufilons par une sorte de fenêtre rocheuse menant sur le flanc nord du massif. La montée se poursuit dans des névés (nous sommes quasiment à 600 mètres d'altitude) avant que nous n'abordions une arête couverte de pierres, très venteuse, plutôt pentue, qui nous mène au sommet plongé dans les nuages. Nous n'y passons que quelques instants auprès du cairn marquant le point le plus haut. Des gouttes commencent à tomber, le vent est froid et nous ne voyons de toute façon rien dans cette purée de pois.
La descente s'effectue par un pierrier, l'occasion de s'amuser un peu en courant droit dans la pente ! Le pique-nique avalé à l'abri du vent, nous reprenons notre descente, cette fois en foulant des mousses d'un vert si éclatant qu'il paraît presque artificiel, tout en nous retournant par moment pour admirer le sommet désormais dégagé. Ljósufjöll
Ljósufjöll
Au milieu des pierres souvent masquées par la mousse, la progression est parfois fastidieuse mais les belles lumières sur les cirques glaciaires vers l'est valent assurément le coup d'oeil. Lumières sur le Hafursfell
Lumières sur le Hafursfell
Nous arrivons en vue d'une rivière qui se met à serpenter avant de se jeter dans le vide en une belle cascade surnommée "la cascade de l'aigle". Le temps se couvre à nouveau, nous rappelant que nous sommes bien en Islande, là où, dit-on, on peut avoir les quatre saisons en une seule journée.
Le mini-bus nous ramène au gîte où nous apercevons la masse du Snæfellsjökull, à contre-jour, qui semble cernée par de gros nuages. Ce volcan de 1446 mètres de haut, à la forme conique caractéristique, a inspiré Jules Verne qui y situe la porte d'entrée vers le monde souterrain pour les personnages de son roman Voyage au centre de la Terre.
Le soir, après le repas et alors que les autres membres du groupe partent se coucher, Nathalie et moi retournons à pied jusqu'à l'endroit où nous avions aperçu les phoques jeudi dernier. Ils sont toujours là, certains se prélassant sur les rochers à quelques centaines de mètres de notre point d'observation tandis que les autres pêchent dans les flots.

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