Bolivie
Le lac Titicaca
Dimanche 3 juin 2007 - Vol pour La Paz avec escale à Miami
Je suis arrivé la veille de Strasbourg. Après une nuit à l'hôtel Ibis de Roissy, je suis passé récupérer mes documents de
voyage au comptoir Allibert avant de procéder à l'enregistrement pour La Paz. Le vol se fait sur American Airlines avec une longue escale
à Miami. Est-ce à cause de ce passage sur le sol américain ? En tout cas les mesures de sécurité sont plus strictes que d'habitude, avec un
questionnaire plus poussé et parfois surprenant comme lorsque l'on me demande si j'ai acheté moi-même mon appareil photo ou si je l'ai fait réparer
dernièrement.
L'avion décolle finalement à midi, avec une petite heure de retard.
Placé près du hublot sur la partie droite du 767, je profite du paysage. Ce que je prends d'abord pour de gros bateaux blancs s'avèrent être
des icebergs à la dérive. Nous survolons bientôt la banquise, puis les vastes étendues désertes du nord-est canadien avant de piquer vers le sud. La côte
est américaine sera masquée par les nuages, mais en arrivant en Floride cela se dégage.
À Miami, l'escale est originale : nous devons reprendre nos bagages de soute et les transporter jusqu'à un tapis roulant pour le vol vers La Paz.
C'est l'occasion de reconstituer le groupe, nous serons dix. Je suis toujours étonné de la facilité avec laquelle un
groupe de trekking parvient à se retrouver dans un hall d'aéroport alors que ses membres ne se sont jamais vus auparavant.
Nous profitons de notre temps libre pour nous balader dans l'aéroport et sortir sur son parvis où nous sommes accueillis par une chaleur étouffante
et humide.
Nous décollons vers La Paz aux alentours de minuit et demi, avec une heure de retard.
Lundi 4 juin 2007 - La Paz et la vallée des âmes
La fin du vol était comme un avant-goût de ce qui allait suivre. Un peu avant sept heures du matin, alors que nous approchions de la capitale
bolivienne, nous avons pu profiter depuis les hublots du lever du soleil sur la cordillère émergeant d'une mer de nuages.
À l'aéroport, Venceslas notre guide et des membres de l'agence locale nous attendaient pour nous conduire à notre hôtel. L'aéroport de La Paz est situé à El Alto, à 4000 mètres d'altitude
sur un vaste plateau. La ville se trouve dans une cuvette en contre-bas, à 3800 mètres d'altitude tout de même, et s'est dévoilée à nous depuis les vitres
de notre mini-bus.
Nous nous sommes installés à l'hôtel Eldorado, situé au coeur de la capitale. Une douche, une petite sieste, et nous nous regroupons pour aller prendre
notre déjeuner dans un restaurant du centre.
Dans l'après-midi, le mini-bus nous conduit en périphérie de la ville, à la valle de las animas (la Vallée des Âmes) où nous faisons
une courte balade au milieu de pitons calcaires érodés évoquant les demoiselles coiffées que l'on trouve du côté d'Embrun.
De retour au centre-ville, nous visitons quelques rues, animées, colorées, et le fameux marché aux sorcières où des boutiques vendent diverses poudres et autres
foetus de lamas ou crapauds séchés. La tradition veut que tout bolivien construisant sa maison enterre un foetus de lama dans les fondations
pour apporter le bonheur en ces lieux.
Ce soir, je ne vais pas dîner avec les autres membres du groupe. Des maux de tête sont apparus en cours d'après-midi, vraisemblablement dus
à l'altitude et la fatigue, et n'ont fait qu'empirer, me coupant l'appétit.
Mardi 5 juin 2007 - Tiwanaku et Copacabana
À mon réveil, j'ai toujours mal à la tête et l'appétit n'est pas revenu. Le petit-déjeuner pris à l'hôtel est donc léger : jus de fruits
et thé, je ne peux rien avaler de plus.
Site pré-incaïque de Tiwanaku
Nous prenons notre mini-bus jusqu'à Tiwanaku, un site pré-incaïque situé au nord-ouest de La Paz, près des rives du lac Titicaca. Si le petit
musée s'avère intéressant, le site en lui-même l'est moins. Encore l'objet de fouilles, il est incontestablement moins riche que ce qu'il est possible de voir
chez le voisin péruvien.
Le ciel est d'un bleu quasi-parfait, d'une pureté extraordinaire. La température est agréable, une vingtaine de degrés, et, hormis les maux de tête et une
certaine difficulté à respirer dès que j'accélère le pas, je ne me croirais pas à 3800 mètres d'altitude.
Nous déjeunons dans un restaurant à proximité. L'appétit est revenu et je savoure mon steack de lama.
Dans l'après-midi, nous regagnons El Alto avant de bifurquer vers la route longeant le lac Titicaca. Je l'avais déjà vu lors de mon séjour
au Pérou, trois ans auparavant, mais les dimensions du lac sont toujours aussi impressionnantes, tout comme le bleu profond de ses eaux parfois
mêlé au jaune paille des roseaux poussant sur ses rives tandis qu'au loin se dressent les cimes enneigées de la Cordillère Royale.
Nous prenons le bac à Tiquina, le mini-bus sur un bateau, les passagers sur un autre, puis nous poursuivons notre route jusqu'à Copacabana où
nous nous installons à l'hôtel Gloria. Les chambres sont spacieuses et offrent une vue magnifique sur le lac.
Coucher de soleil à Copacabana
Avant de dîner, nous partons faire une petite promenade en ville, profitant notamment d'un splendide coucher de soleil depuis la plage.
Mercredi 6 juin 2007 - Découverte de l'Isla del Sol
Le matin, nous partons de l'hôtel à pied pour une balade vers la Horca del Inca (le Gibet de l'Inca). Un sentier s'élevant assez franchement à la sortie
de la petite ville mène à un promontoire où se dressent deux grandes roches parallèles reliées par une pierre horizontale. L'ensemble évoque effectivement
une potence, ce qui a induit en erreur les conquistadors espagnols. Venceslas nous explique qu'en réalité, comme souvent chez les Incas, il s'agit
d'un centre d'observation astronomique et qu'aux solstices le soleil vient frapper cette construction à un endroit particulier, projetant une ombre
sur certains rochers.
Après être redescendus à Copacabana, nous rejoignons le port où nous prenons le bateau pour l'Isla del Sol (Île du Soleil). Le vent est frais
et je ne reste pas longtemps sur la petite plateforme de notre embarcation.
Nous débarquons à Cha'llapampa où nous visitons un intéressant petit musée. Quelques vestiges trouvés au fond du lac, notamment par une expédition
de l'équipe Cousteau, se trouvent là.
Venceslas nous guide le long des sentiers de l'île pour une balade de trois heures qui nous permettra de retrouver nos bagages à notre lodge de Yumani.
L'île est habitée, des villages parsèment le chemin, entre les bosquets d'eucalyptus. Les paysans y cultivent des céréales, notamment le quinoa.
Il existe deux sortes de quinoa. Le quinoa le plus commun se présente sous forme d'épis aux petits grains blancs, tandis que la variété royale a des grains rouges.
Malheureusement, je ne profite pas pleinement de la beauté des lieux. Mes maux de tête ont repris de plus belle et cela cogne tout particulièrement à la montée.
Au pique-nique de midi, au milieu des ruines de Chinkana, je mange à peine. L'endroit est magnifique, en particulier le Palacio del Inca, un véritable labyrinthe,
mais je n'ai même pas la présence d'esprit de prendre des photos. Tout ce que je désire, c'est voir cesser ce mal de crâne.
Jeudi 7 juin 2007 - Île de la Lune et Puerto Perez
La nuit fut bonne et ce matin je n'ai plus trop mal à la tête, peut-être un effet des multiples matés de coca, des infusions de feuilles de coca, bus les journées précédentes.
J'espère que cela va durer, même si je ne suis quand même pas en pleine forme.
Nous prenons le bateau pour l'Île de la Lune où nous visitons les ruines pré-incaïques du Temple des Vierges de la Lune. C'est là qu'étaient
envoyées les jeunes filles pour parfaire leur éducation religieuse. L'endroit est sympathique, tranquille, sans touristes à part nous.
Il nous faut encore deux bonnes heures de bateau pour rejoindre les rives du lac Titicaca, avec quelques vagues soulevées par le vent assez fort, et une
très jolie vue sur la Cordillère Royale.
Notre mini-bus nous attend pour nous conduire à Puerto Perez où nous nous installons en milieu de journée à l'hôtel Las Balsas sur les rives du lac.
Dans l'après-midi, que nous avons libre, je pars avec Pierre, mon voisin de chambre, faire une balade sur les hauteurs du village. Les eaux bleues du lac
d'un côté, les sommets enneigés de la Cordillère de l'autre et tout autour cette herbe jaune si particulière à la région : l'endroit est vraiment
dépaysant.