Peu après 8h30, nous quittons sans regret le camping à la ferme où nous avons passé la nuit. Il fait assez frais et le ciel est plombé. Bien vite, nous arrivons à la Forge Neuve, un ensemble de bâtiments ruinés ayant abrité, comme son nom l'indique, une forge de fer utilisant la force du Don, la rivière coulant en ces lieux. Dans un passé plus récent, l'endroit eu une destination plus lugubre puisqu'il servit de camp d'internement pour les tsiganes lors de la Seconde Guerre Mondiale.
Le tracé de la Régalante court à travers un paysage agricole entre Moisdon-la-Rivière, Issé et Saint-Vincent-des-Landes. C'est un peu monotone mais cette monotonie est brisée lorsque la piste cyclable emprunte une ancienne voie ferrée jusqu'à Châteaubriant. Le détour par le centre-ville est vraiment à faire. Le château, qui fut la propriété du duc d'Aumale, trône au centre de la cité. Ses jardins, en accès libre, offrent de belles vues, tant sur le château lui-même, que sur la ville. Le pique-nique pris au pied de la bâtisse dans un parc joliment aménagé, nous rebroussons chemin jusqu'à retrouver La Régalante qui emprunte à nouveau une partie de l'ancienne voie ferrée reliant Châteaubriant à Ploërmel. Lorsque nous la quittons pour rejoindre Rougé, c'est un autre site patrimonial qui s'offre à nos yeux : l'ancienne mine de fer de la Brutz. Cette région regorgeait en effet de minerai de fer dont l'exploitation a connu son apogée après 1870 lorsque les mines de fer de Lorraine furent perdues suite à l'annexion de la région par l'Allemagne. Nous sommes maintenant en Bretagne et le paysage est plus vallonné. Montées et descentes s'enchaînent jusqu'à Martigné-Ferchaud. Nous logeons à la chambre d'hôtes "La Boulière", à cinq kilomètres de là, une excellente adresse où nous passons une très bonne nuit au calme.