La pluie nous réveille au petit matin en tambourinant sur le toit de notre cabane. Nous patientons jusqu'à 9h30 avant de quitter Vaas sous un ciel bien chargé. Par des chemins de terre, moins trempés qu'on aurait pu le craindre, nous gagnons Nogent-sur-Loir puis, après un bon raidillon longeant des caves troglodytiques, les hauteurs de Montabon.
Le parcours, en hauteur, est plutôt sympathique mais nous redescendons rapidement au niveau du Loir. Une petite incartade nous permet de jeter un coup d'oeil à la rotonde ferroviaire récemment restaurée.
Par une piste cyclable qui semble être tout juste ouverte, nous gagnons Marçon pour prendre de la hauteur sur les côteaux où poussent des vignes. Cette belle route peu fréquentée s'achève à La Chartre-sur-le-Loir, un sympathique village, siège de l'usine Rustin, du nom de l'inventeur de la célèbre rustine qui a dépanné bien des cyclistes.
Nous profitons d'une belle éclaircie sous les coups de midi pour faire une halte à l'Hôtel de France où nous nous offrons un verre de Jasnières, un vin blanc local.

La Chartre-sur-le-Loir
Nous pique-niquons un peu plus loin, sur l'une des tables au bord du Loir. Le ciel se couvre à nouveau et le vent se fait plus présent. D'ailleurs, un fracas attire notre attention à deux cents mètres de nous : un grand arbre vient de se coucher sur la berge.
Une rude montée au milieu du vignoble de Jasnières permet d'atteindre un joli point de vue sur la vallée du Loir. Les nuages gris ne laissent passer qu'une lumière terne, mais notre regard porte loin.
Quelques kilomètres plus loin, à Couture-sur-Loir, nous faisons un court détour pour voir le manoir de la Possonnière, maison natale de Ronsard.

Le manoir de la Possonnière
Tout dans la région fait référence à l'illustre poète, à telle enseigne que la fusion de plusieurs villages en 2019 a donné naissance à la commune nouvelle de Vallée-de-Ronsard.
Le ciel, de plus en plus menaçant, laisse échapper quelques gouttes peu avant Trôo. Ce joli village à flanc de côteau est constitué de belles demeures de pierre blanche. Des escaliers pentus parsèment la commune, permettant d'accéder à des habitations troglodytiques. À cette période de l'année, il y a bien peu de monde pour s'y balade, aussi j'en profite pour grimper avec mon vélo sur les hauteurs où se dressent une collégiale et le "puits qui parle" qui doit son nom à l'écho renvoyé lorsqu'on s'y penche pour y parler.
La pente est très raide, normalement interdite à tout véhicule, mais je n'y ai croisé personne. En pleine saison, j'imagine qu'il aurait été impossible de passer par là.

Trôo, le puits qui parle
Nous traversons une nouvelle fois le Loir pour gagner Saint-Jacques-des-Guérets sur l'autre rive. Une averse nous cueille un peu plus loin, à Montoire-sur-le-Loir, à peine huit cents mètres avant d'arriver à notre chambre d'hôtes "Au bonheur Dupré".