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Écosse

Douche écossaise d'Edimbourg à Glencoe

Samedi 13 juin 2009
C'est avec deux amis, Tony et Nicolas, que je pars en Écosse. Ce voyage a été décidé quelque temps auparavant. Nous étions tous les trois attirés par les ambiances et les paysages des highlands. Nous partons en routards, avec juste nos gros sacs à dos et nos tentes, en n'ayant réservé que notre vol pour Edimbourg. La seule chose que nous ayons prévu, ce sont les différents lieux que nous souhaitons voir et le trajet pour aller de l'un à l'autre.
Ce matin, à l'arrivée à Edimbourg, le sac à dos de Tony n'est pas là, nous obligeant à changer nos plans. Initialement, nous devions rallier Glasgow puis prendre le train jusqu'au départ de notre trek. Nous prenons donc le bus jusqu'à Waverley Station d'où nous partons en quête d'un hôtel avant que Nicolas, qui voyageait sur un autre vol, ne nous rejoigne. Nous jetons notre dévolu sur The Argus, une guest house près de Haymarket.
À peine installés, nous repartons à la découverte à pied de la capitale écossaise. Je suis fort agréablement surpris par cette ville. Vivante, avec de beaux monuments de pierre grise dans la vieille ville dominée par son château. Cathédrale Saint-Giles
Cathédrale Saint-Giles
Un coup d'oeil à la cathédrale Saint-Giles avec son clocher en forme de couronne et ses jolis vitraux, et c'est une forte averse qui nous pousse vers la National Gallery. L'entrée est libre et nous apprécions l'exposition sur les impressionnistes avec des tableaux de Monet, Degas et Seurat.
Avant d'aller dîner d'un fish and chips dans un bar assez bruyant, nous faisons un saut à la gare pour y récupérer les horaires de trains pour le lendemain.
À notre retour à l'Argus, déception : le sac à dos de Tony n'a toujours pas été livré.
Dimanche 14 juin 2009
Tony n'aura son sac que dans la journée, on ne sait pas précisément quand : cela nous oblige à passer une nuit de plus ici, à l'Argus, décalant le programme prévu.
La météo est assez clémente à notre réveil, avec même quelques rayons de soleil que j'espère de bon augure pour la suite de notre séjour. Après un petit-déjeuner sympathique, nous partons faire un tour en ville. Tony en profite pour acheter du gaz pour le réchaud.
Nous descendons jusqu'au château de Holyrood, résidence royale lorsque la reine d'Angleterre vient ici, puis nous poussons jusqu'à Arthur's Seat, une colline dominant Edimbourg de ses 251 mètres. Une colline ? Il s'agit en réalité des vestiges d'un ancien volcan. Arthur's Seat
Arthur's Seat
Il fait assez beau, presque chaud à l'abri du vent (c'est une autre histoire lorsqu'il nous souffle en pleine face), et il y a pas mal de promeneurs, dimanche oblige. Ce point de vue surélevé offre un très beau panorama sur la ville et la mer.
Malheureusement, le temps se gâte rapidement. Une sorte de brume recouvre la ville, le vent se lève. Une pluie soudaine éclate, violente, avec des gouttes énormes. Je sais maintenant d'où vient l'expression "douche écossaise" !
Nous redescendons en courant, trempés jusqu'à l'os. De retour à Edimbourg, nous nous réfugions dans un pub, pour nous sécher, nous réchauffer, tout en écoutant de la bonne musique. Vue sur le château d'Edimbourg
Vue sur le château d'Edimbourg
Lorsque nous le quittons, la pluie n'a pas cessé. Elle nous pousse dans Rose Street où nous mangeons chez Kenilworth. Au menu, haggis pour tout le monde. Le haggis, c'est la fameuse panse de brebis farcie, une spécialité écossaise. Je trouve cela vraiment bon, même si le plat ne se présente pas comme je le pensais. Cela ressemble en fait à de la viande hachée.
De retour à l'Argus, nous sommes soulagés : le sac de Tony nous attend dans la chambre.
Demain, train pour Bridge of Orchy et enfin le début de notre randonnée dans les Highlands ! J'ai hâte d'y être.
Lundi 15 juin 2009
Nous quittons notre guest house un peu après neuf heures pour prendre le train à Haymarket, direction Glasgow où nous avons une correspondance pour Bridge of Orchy. La visite de la deuxième ville d'Écosse est raccourcie par une monstrueuse averse ! J'achète un parapluie, ça peut toujours servir, je pense.
Dans le train pour Bridge of Orchy, le paysage change, le relief s'élève. Après avoir longé la mer, nous voici dans les montagnes, le long du Loch Lomond, dans le parc national des Trossachs. Fleur de rhododendron
Fleur de rhododendron
La végétation est luxuriante, avec en particulier des roses et de splendides rhododendrons aux fleurs mauves. Le relief se fait plus escarpé quand nous descendons à Bridge of Orchy peu avant 15 heures. Il a cessé de pleuvoir mais le ciel est bas, menaçant.
Nous nous harnachons de nos sacs à dos, bien positionnés sur nos épaules et nos hanches, et c'est parti. Nous suivons la West Highland Way, un sentier de grande randonnée qui traverse l'Écosse du sud au nord, régulièrement jalonné de poteaux indicateurs. Sur le West Highland Way...
Sur le West Highland Way...
Le sentier, une ancienne route militaire, s'enfonce dans une forêt puis émerge face à nous le Mam Carraigh avec une belle vue sur le Loch Tulla. Nous descendons ensuite sur Inveroran, cheminant au milieu de grands espaces verts et désolés, loin du monde. Une pluie fine, sorte de crachin breton, tombe tandis que nous déambulons au milieu de marécages. Nous décidons de planter la tente à Ba Bridge vers 18h30.
Mardi 16 juin 2009
Il a plu une partie de la nuit et, au réveil, sur les coups de sept heures, le ciel est aussi chargé qu'hier, l'atmosphère est humide. Plier la tente s'avère assez pénible en raison des midges, ces innombrables petits moustiques noirs typiques de ces régions.
Nous prenons le petit déjeuner et prenons le départ peu avant neuf heures, suivant le West Highland Way jusqu'à Altnafeadh où nous arrivons sur les coups de midi.
Le temps est toujours couvert, malgré les petites éclaircies ayant ponctué la matinée. Quand on est arrêté, il fait même assez frais, aussi le pique-nique est vite avalé. Stob Deargh
Stob Deargh
Nous repartons en suivant la route jusqu'à un parking, laissant sur notre gauche Coire na Tutaich, une sorte de cirque glaciaire, et les 1022 mètres de Stob Deary, pour pénétrer dans la vallée de Glencoe. Nous ne sommes plus sur le West Highland Way.
Le paysage change par rapport à hier. Plus de lande, place aux montagnes et à cette large vallée en auge. Quelques bruyères et des linaigrettes donnent une touche de couleur. De nombreuses zones humides nous obligent à slalomer entre elles.
Nous hésitons sur la suite. Pousser dans Etive Mor, l'option que je préfère, une longue randonnée (16 kilomètres), mais relativement facile car elle se fait en fond de vallée. Ou alors poursuivre jusqu'à Allt-na-Reight pour, demain, faire une autre boucle. C'est cette seconde alternative qui l'emporte.
Bientôt, les Three Sisters, montagnes facilement reconnaissables, emblèmes de la vallée de Glencoe, se dressent sur notre gauche tandis que le sentier surplombe la route A82. De belles éclaircies percent enfin les nuages, même si un voile de brume s'attarde sur les sommets. Je me demande ce que vont donner les photos, la lumière n'étant pas terrible. Les Three Sisters dans la vallée de Glencoe
Les Three Sisters dans la vallée de Glencoe
Nicolas souffre d'ampoules et Tony, un peu fatigué, souhaite également s'arrêter sur une zone plane qui fera un très joli lieu de bivouac, pas loin de la rivière qui a donné son nom à la vallée. Nous sommes là au pied de Gearr Aonach et Aonach Dubh, deux des Three Sisters. Pendant que mes amis se reposent, je pars seul explorer la vallée Coire Nan Lochan. Après un petit pont en bois, le chemin s'élève franchement entre les deux montagnes. Je force. J'ai plus l'impression d'être en Suisse qu'en Écosse ! Des marches de pierre, inégales, me font mal aux cuisses, mais je m'élève rapidement. Plus haut subsistent encore des plaques de neige. Après une bonne demi-heure d'ascension, je m'arrête au niveau de cascades et d'une vasque naturelle pour prendre quelques photos. Cascade à Coire Nan Lochan
Cascade à Coire Nan Lochan
La descente est rapidement avalée et je rejoins mes amis à notre campement pour me rafraichir à la rivière, profitant de l'absence des midges. Nous dinons autour d'un feu de camp, profitant des derniers rayons du soleil qui apportent une chaleur bienfaisante.
Mercredi 17 juin 2009
Peu avant minuit, il a commencé à pleuvoir presque sans discontinuer. Au réveil, à sept heures, c'est toujours le déluge. Je suis surpris de voir que, à quelques mètres de nos tentes, le lit du torrent à sec hier soir est maintenant gorgé d'une eau dévalant à toute vitesse. Nous plions nos tentes sous des trombes d'eau et partons immédiatement vers Glencoe en suivant un sentier gorgé de flotte en contrebas de la route. Ce temps pourri nous plombe le moral. Les lieux sont superbes et auraient fait de belles photos s'il avait fait beau, et même gris, mais sans cette pluie. En fait, aujourd'hui sera une journée vierge en terme de photo.
Nous arrivons à Glencoe, la petite ville au bout de la vallée, en empruntant l'ancienne route traversant la forêt. Nous laissons de côté l'auberge de jeunesse pour nous arrêter au bed and breakfast Heatherlea. Accueil sympa, bonne literie et tarif très correct, un endroit à recommander.
Tandis que nos tentes sèchent, suspendues dans le garage de notre hébergement, nous partons nous balader dans les rues de Glencoe, au bord du Loch Leven, un bras de mer, en réalité. Nous en profitons pour nous ravitailler en nourriture en prévision de la suite de notre périple, direction l'île de Skye.

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