Toute la première partie de cette étape, la plus courte de notre voyage si l'on excepte le premier jour pour rallier Ouistreham depuis Caen, se fait à l'ombre des arbres dans le Marais Poitevin. Les chemins blancs se prêtent à merveille à ce type de promenade à un rythme tranquille. C'est l'occasion d'admirer ce paysage humide aux canaux bordés de chênes têtards et sillonnés par des barques à fond plat. C'est la seconde plus grande zone humide de France après la Camargue.
Une portion de quelques centaines de mètres sur une passerelle de bois en rénovation avant La Garette nous oblige à emprunter la route, heureusement peu circulée à cette heure-ci.
Plus loin, une passerelle sur la Sèvre nous permet de gagner la Vendée. Nous cheminons en rive droite. Sur l'autre berge, c'est la Charente-Maritime, une berge que nous parcourons un peu plus tard, dès la sortie de Damvix.
Les arbres se font plus rares, l'ombre aussi. Les nuages blancs épars peinent à atténuer la chaleur. Après le pique-nique au bord de l'eau, alors que nous roulons le long de l'interminable ligne droite du canal, mon compteur indique 42°C.
Nathalie peine à supporter cette chaleur et nous faisons quelques brèves haltes à l'ombre avant d'atteindre Marans et notre chambre d'hôtes "Le clos de Beauregard". Ce soir, nous dînons au restaurant "Au bout du port", idéalement placé pour voir le feu d'artifice... qui ne sera pas tiré ce soir : en raison de la sécheresse et par crainte d'incendie, la préfecture de la Charente-Maritime a interdit les spectacles pyrotechniques. Nous regagnons donc notre logement où nous discutons un bon moment avec deux suissesses occupant une autre chambre et effectuant la Vélodyssée sur leurs vélos à assistance électrique.

Départ matinal pour la plus longue journée de notre voyage. Dès 7h30, nous enfourchons nos vélos, direction plein ouest. Peu après le port de Marans, nous laissons de côté la Vélo Francette. Nous n'irons pas à La Rochelle, point d'arrivée de cette vélo-route. Un 14 juillet, en plein pendant le festival des Francofolies, il y aurait eu trop de monde, se loger aurait été compliqué et nous n'aurions pas pu profiter de la cité portuaire.
Nous remontons donc vers la Vendée via la Vélodyssée. Jusqu'à Saint-Michel-en-l'Herm, le paysage offre peu d'intérêt. Ce sont de grandes lignes droites le long de canaux au milieu de vastes plaines cultivées.
À l'approche de l'océan Atlantique se dresse la Dive, un éperon calcaire, vestige d'une ancienne île, puis c'est l'Aiguillon-sur-Mer et La Faute-sur-Mer. La présence de nombreux campings nous oblige à redoubler de prudence sur la piste cyclable. Cela se calme une fois passé La Tranche-sur-Mer. Le chemin blanc sur lequel nous évoluons s'enfonce dans la forêt avec de petites montées. Régulièrement, nous croisons des cyclistes chargés filant vers le sud.
Il fait beau, la température avoisine les 30°C avant onze heures. Nous achetons des sandwichs à Jard-sur-Mer avant de poursuivre, enchaînant les kilomètres. Un crochet par la Guittière pour tenter, en vain, de trouver une table à l'ombre et nous rebroussons chemin pour nous asseoir dans l'herbe, sous des arbres, afin de déguster nos sandwichs.
La chaleur indispose Nathalie mais il nous reste encore un peu de route pour rallier Les Sables-d'Olonne. Nous nous remettons en selle sous une chaleur étouffante quelque peu tempérée par le vent. Les marais de Talmont sont vite laissés derrière nous avant que l'océan ne s'offre à nouveau à nos regards à l'approche de la baie de Cayola. Aux Sables-d'Olonne, la plage est noire de monde et nous circulons sans trop de souci sur le remblai, prenant garde aux nombreux piétons. Port-Olonna, point de départ tous les quatre ans du Vendée Globe, est rapidement traversé et nous nous engouffrons dans les ruelles du quartier de la Chaume pour aller chez notre ami Yannick où nous dormons ce soir. Après un bon repas pris avec lui, nous allons voir le feu d'artifice tiré sur des barges au large de la grande plage des Sables-d'Olonne.

Après le très beau spectacle pyrotechnique d'hier soir et une bonne nuit de sommeil, je reprends seul la route pour rentrer à la maison. Nathalie préfère s'arrêter là et se faire ramener à Falleron en voiture par Yannick.
Après la Paracou, je m'enfonce dans la forêt et les marais d'Olonne, essentiellement sur de beaux chemins blancs. Il y a peu de monde sur les sentiers à cette heure-là et j'avance à bon rythme, allégé de mes sacoches qui suivent avec Nathalie dans la voiture de Yannick. Peu avant Saint-Gilles-Croix-de-Vie, je laisse la Vélodyssée pour m'enfoncer dans les terres. Givrand et Saint-Révérend laissés de côté, je préfère ne pas emprunter la piste le long du lac du Gué-Gorand pour couper au plus court, direction Saint-Maixent-sur-Vie puis Commequiers et son beau château-fort en ruine. Le vent du nord, assez fort, me ralentit quelque peu mais je redouble d'efforts.
Du côté de Saint-Christophe-du-Ligneron, je passe par les chemins de campagne pour achever ce périple par quatre kilomètres de pur gravel avant de rejoindre Nathalie et Yannick à la maison.
Clap de fin de ce joli voyage à vélo ! 819 kilomètres parcourus en dix jours et de belles découvertes : la Suisse Normande, la piste cyclable le long de la Mayenne, ou encore les cités médiévales de Thouars et Parthenay.